Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
1 juin 2013 6 01 /06 /juin /2013 18:23

J'ai rédigé un mémoire avec les Mardis de l'Innovation, pour lequel je me suis appuyé sur les écrits de guerre de Georges Duhamel.

 

Ce mémoire a obtenu une excellente note, me permettant ainsi de le faire publier. Vous pourrez le lire à l'adresse  http://philippe.over-blog.fr/pages/Georges_Duhamel_un_ecrivain_innovant-8689718.html

également :

http://www.europeana1914-1918.eu/en/contributions/7808

http://www.europeana1914-1918.eu/en/collection/search?contributor_id=4579&qf[index][]=c

 

------------------------------------------

 

Présentation de Georges Duhamel :

 

L’œuvre littéraire de Georges Duhamel, forte de plus d’une centaine d’ouvrages (voir par exemple à ce sujet le recueil ‘Les écrits de Georges Duhamel’ de Marcel Saurin (répertorie les différents ouvrages jusqu’à l’année 1951) représente une diversité et une richesse majeure. Ecrivain français de tout premier plan durant plusieurs décennies (prix Goncourt en 1918, secrétaire perpétuel de l’Académie Française, Directeur de l’Alliance Française, inventeur du terme ‘société de consommation’…), son succès déclina durant les années 50 pour tomber aujourd’hui dans le quasi-anonymat !

 

 

Georges Duhamel a tout aussi bien écrit des poèmes (au tout début de sa carrière d’écrivain), des pièces de théâtre, des essais, souvenirs de voyage, romans et romans fleuves, récits des temps de guerre… 

 

 

De formation médicale et biologiste, Georges Duhamel fut amené à pratiquer la chirurgie à proximité du front durant la première guerre mondiale. La littérature ‘témoignage’ de son vécut (principalement ‘Vie des Martyrs’ et ‘Civilisation’), en plus d’une très abondante correspondance (particulièrement bien conservée et référencée) avec sa femme et ses amis représente un outil de travail inestimable pour les sociologues et les amateurs d'histoire.

 

En décrivant la vie d’une famille avec la Chronique des Pasquier (dix volumes écrits entre 1933 et 1944 représentant son œuvre la plus célèbre), Georges Duhamel a dépeint la vie de toute une époque, telle que l’aurait pu faire un historien. Au sujet de ce roman-fleuve, Georges Duhamel a écrit dans Vie et Mort d’un Héros de Roman (page 144) cette devise qui a orienté son récit et que j’ai fait mienne : « Je sais que l’histoire d’un succès ressemble beaucoup, ressemble longtemps à l’histoire d’un échec et que ‘toute victoire a goût d’amertume’ ».

 

Ambassadeur de la littérature française dans le monde, élu à l’Académie Française en 1936 (et secrétaire perpétuel en 1942), Georges Duhamel s’opposa au gouvernement de Vichy et défendit l’honneur et l’intégrité de l’Académie (page 285 et suivantes de l’ouvrage ‘Des Siècles d’Immortalité’ d’Hélène Carrère d’Encausse). L’action de Georges Duhamel a également été qualifiée de « la plus dangereuse contre-offensive déclenchée contre la propagande hitlérienne » durant cette même période (Le Livre de l’Amertume – page 292).

 

L’on trouvera souvent référence à l’Abbaye de Créteil. Il s’agissait d’un phalanstère qui a fonctionné entre 1906 et 1908, monté par Georges Duhamel et cinq autres ‘poètes’ suite au poème ‘Je rêve l'Abbaye’ de Charles Vildrac (également membre de l’Abbaye, qui épousera l’une des sœurs de Georges Duhamel et qui créera par la suite la première galerie d’art).

 

      ------------------------------------------

 

Quelques lignes écrites par Georges Duhamel, reflétant tant son style d'écriture que les sentiments qui se dégagent de ses livres :

 

" Anne ! Anne ! Il faut que je me décide à parler de vous. Il faut que je vous nomme, ce soir, que je vous appelle , tout bas, dans le repos de mon cœur ingrat, dans ce repos comparable à la sérénité des steppes : odeurs folles, herbes vagabondes, coups de vent. Toutes mes ombres sont réunies autour de moi. Venez, montez, surgissez de la profondeur. Parlez, vous, la silencieuse. Parlez, seule, dans mon silence. Et souriez encore une fois, souriez pour moi qui l’ai si peu mérité.

 

Je vis, depuis longtemps, dans une solitude où les passions affamées brûlent, se déssèchent et retombent au lieu même de leur élan. Mes orages grondent sur place. Nul n’en peut deviner ni le chaud, ni le froid, ni les fracas, ni les ravages. Je ne distingue plus toujours où s’arrête mon sommeil, où la veille me surprend. Déjà, je suis heureux comme les morts. Et pourtant, qu’au plus lourd de cette paix une porte vienne à s’ouvrir, et mon cœur frémit, trébuche. Les portes ne s’ouvrent pas si vite que l’esprit n’ait le temps de mille rêves. Chaque fois, je me demande si l’être qui va se révéler, jaillir dans l’entrebâillement n’est pas celui-là même qui doit bouleverser ma vie, souffler sur les tisons, jeter pâture aux monstres enchaînés. Que j’aperçoive tout au bout de la route, quelque infime silhouette en marche à ma rencontre, je me prends à trembler, je halette d’une peur qui ressemble à l’espoir et j’imagine, une minute, qu’un nouveau destin vient vers moi.

 

C’est vous, chère Anne, qui m’avez ouvert le cœur à ces angoisses.

 

Je ne pouvais me douter que la jeune fille au riche et tendre regard, aux lourds cheveux ambrés allait, pour moi, devenir Anne. Anne dans ma vie, Anne au plus profond de mon souvenir, à jamais ! "

 

 

Extrait de 'La Pierre d'Horeb' de Georges Duhamel - 1926

Cabinet de travail de Georges Duhamel dans sa maison de Valmondois, qui servit ensuite de salle de travail à son fils, le compositeur Antoine Duhamel

Cabinet de travail de Georges Duhamel dans sa maison de Valmondois, qui servit ensuite de salle de travail à son fils, le compositeur Antoine Duhamel

Partager cet article
Repost0

commentaires