Stage d'entrainement piste sur le circuit Carole avec ma moto personnelle.
Pourquoi les stages de pilotages sont-ils si peu nombreux ?
J’ai appris la pratique du cyclomoteur (communément appelé ‘Mobylette’) sur un circuit privé fermé situé sur l’Île de Puteaux (Ecole de Pilotage Georges Monneret). J’ai ensuite pu pratiquer le deux-roues avec un minimum de sécurité. Il a tout de même fallu que j’attende mes 14 ans pour me lancer sur la route.
J’ai passé mon permis moto 🏍 au début des années 80 dans une auto-école traditionnelle. A l’époque, il n’y avait aucun moyen de communiquer avec son moniteur lorsque l’on se trouvait sur sa machine dans la circulation. C’est seulement en passant mon permis voiture dans la foulée que j’ai su qu’il fallait ralentir son véhicule avant de rétrograder, et qu’il valait mieux rétrograder avant de prendre un virage !
J’ai suivi des stages de perfectionnements avec la Mutuelle des Motards afin de bénéficier de réductions sur ma prime d’assurance. J’y ai appris le contrebraquage. Si l’on me posait la question aujourd’hui, en tant que motard aguerri, je dirais que le contrebraquage est la base de la base de la conduite moto. Tous les motards acquiesceront.
Je viens de suivre un stage de conduite sur piste (organisé par le concessionnaire CO2 de Boulogne). J’y ai découvert nombre de notions qui m’étaient pour la plupart jusqu’alors totalement inconnues, et à ne surtout pas utiliser sur route ouverte (freinage uniquement avec le frein avant, dégonfler ses pneus, ne pas regarder dans ses rétroviseurs, déhanché, bout du pied en appuie sur le repose-pied…). Il est très intéressant de voir, par exemple, comment la moto se redresse dès lors que l'on utilise le frein arrière [raison pour laquelle on commence d'abord à freiner de l'arrière sur un lourd custom du style Harley-Davidson ou Indian]. De même lorsque l’on se rend compte que le liquide de frein a bien chauffé et que le levier est devenu spongieux... Le tracé du circuit Carole sollicite beaucoup beaucoup les freins.
[Précision : le déhanché a pour but de permettre de resserrer le virage. Sur une moto routière (ou basique), le poids n'étant pas placé suffisamment sur l'avant, le déhanché va, au contraire, avoir tendance à élargir le virage].
Quant aux études de trajectoires, la théorie est très facile à intégrer. Mais 'stressante' à mettre en oeuvre lorsqu'il s'agit de bien utiliser toute la largeur de la piste, voir d'utiliser la partie au-delà du vibreur dans un virage, tout en roulant vite. A ce propos, le placement en sortie de virage permet de gagner (ou perdre) de la vitesse ; jusqu'à 15 km/h sur le virage Alpha.
De plus, j’ai commencé à ressentir où se trouvaient les limites de ma moto. Autant dire que les limites des motos sont lointaines, mais pas inaccessibles. Et ça, mieux vaut les ressentir dans un endroit où le danger peut être maitrisé (circuit adapté par exemple). Et c'est bardés de protections que nous roulions. Depuis la combinaison en cuir renforcée au D3O au casque intégral (combinaison et casque intégral obligatoires pour cette journée). [En cas de chute, le cuir ne se déchire pas, permettant de glisser sans être en contact avec le bitume. Et, sur un circuit adapté à la moto, la personne projetée à terre va glisser sans heurter d'obstacle, donc ne risquant pas de se blesser]. [Le D3O est une sorte de caoutchouc souple se rigidifiant en cas de choc. Les éléments en D3O positionnés au niveaux du dos, des genoux, des coudes et des hanches ne gênent pas les mouvements du pilote tout en lui assurant un maximum de protections].
Pour faire le parallèle avec l’escalade (autre de mes passions pratiquées à un bon niveau), on apprend à dépasser ses limites là où il n’y a pas de danger. En s’attaquant, par exemple, à un bloc au ras du sol dans la forêt de Fontainebleau ou dans une voie bien équipée en falaise. Ceci pour être ensuite à son aise dans une course engagée en montagne, là où la chute ne fait pas partie du jeu. Si je n’étais pas allé m’entrainer en hiver sur le grès enneigé de Fontainebleau, je n’aurais peut-être pas pensé pouvoir réussir à passer les premières longueurs verglacées en face nord de la Gervasutti au Petit Capucin (Massif du Mont Blanc) à plus de 3.500 mètres d’altitude ; et pourtant j’ai pu vaincre cette difficulté. Pour la moto, c’est pareil. Il faut connaitre ses possibilités et limites pour pouvoir les faire reculer. Ou simplement pour savoir éviter de se mettre en danger sur la route. 😊
Autre point : j'ai pratiqué, pour la première fois, des freinages appuyés (tels des freinages d'urgences) à 160 km/h. Auparavant, je n'avais pas l'expérience de cette mise en situation. Je sais maintenant comment ma moto réagit sur un freinage à 'grande vitesse'. Je sais également comment elle réagirait si j'utilisais mal le frein arrière. Rassurant ! 😊
Pourquoi les stages de pilotages sur piste, avec son propre véhicule, sont-ils alors si peu nombreux ? Question à méditer pour améliorer la sécurité routière.
Je joins ici quelques photos de mes 'pauvres Pilot Road'. Moi qui n'avais changé mon pneu arrière qu'après onze années de bons et loyaux services (et encore, le pneu était loin d'être lisse), voilà ce que quelques tours de circuit (un peu moins de 80 km, soit une quarantaine de tours) ont provoqué ! L'usure se situe principalement sur les côtés droits. Je n'ai pas pensé à regarder l'état des plaquettes de freins. Je sais ce que je dois faire avant ma prochaine chevauchée.
Un grand merci au concessionnaire BMW CO2 linkedin.com/company/co2-moto-bmw-motorrad/ de Boulogne-Billancourt pour cette organisation sans faille ainsi qu'à Rémy Vas, notre instructeur (facebook.com/remy.vasseur.14) et au photographe Jérôme Languet (auteur des clichés ci-dessous - facebook.com/JLanguet-photographie-1431614050476599/).
PS : merci également à Pat Perna, Henri Jenfève et Fane pour vos oeuvres tirées du tome 7 du Joe Bar Team utilisées ci-dessous en illustrations.
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Stage d'entrainement piste sur le circuit Carole. Les plus rapides atteignaient les 200 km/h avant le freinage du virage 'Hôtel'. Le bon placement à la sortie de ce virage permet de gagner jusqu'à 15 km/h avant le virage suivant 'Alpha'.
Plan du circuit Carole (2 km de long, 9 mètres de large). Parfaitement adapté à la pratique de la moto, sans obstacle en bordure de piste. En cas de chute, le motard glisse au sol grâce à son cuir et ne touche aucun élément fixe.
L'un des avantages d'avoir le circuit à la disposition exclusive de son groupe : la possibilité d'effectuer les repérages à pied. Parfait pour l'étude des trajectoires et la prise de repères.
Mes pauvres pneus ! Il est aisé de constater, sur ces photos, que la partie droite des pneus est plus touchée que la gauche.
Merci à Pat Perna, Henri Jenfève et Fane pour vos oeuvres tirées du tome 7 du Joe Bar Team et utilisées ici en illustrations.
Réalisé avec le logiciel Varnist
Dans les années 70, certains motards avaient pris l'habitude d'aller tourner le vendredi soir sur un pseudo-circuit en banlieue parisienne. Le fameux 'Rungis'. Il n’y avait pas beaucoup de protection, l’anarchie totale y régnait. Tout le monde tournait en même temps, du cyclomoteur à la grosse cylindrée. Et des décès étaient annoncés presque chaque week-end. Pour faire cesser cette hécatombe, l'état a accepté la création d'un vrai circuit, bien adapté à la moto et facile d'accès. Une grande réussite ! Carole était une jeune fille qui a eu le malheur d'accompagner un vendredi soir, en tant que passagère, son petit-ami à Rungis. Elle n'est jamais revenue. Son prénom a été donné à cette nouvelle piste. Voir aussi https://m.ina.fr/video/CAA7500603801/un-vendredi-soir-a-rungis-video.ht